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La pesante heure
Au long soir qui se traîne, à sembler le dernier,
Autant qu'un tort vous ronge avant qu'on lui succombe,
L'esprit s'en va geignant sonder sa catacombe,
Pour arracher son âme au râle du charnier.
Il s'affaire soucieux, s'agite en chiffonnier,
A trouver vieil aveu qui l'attire outre-tombe,
Mais son soupir résonne ainsi qu'une hécatombe,
Et ses pas sont fer rouge au bout du tisonnier.
L'oubli n'a pour nos coeurs d'indolence éternelle,
De sépulcre à nos mals qu'un linceul de dentelle,
Quand l'heure se prélasse et paresse au caveau,
Quand le sanglot déferle au lit de sa souffrance,
Que le souvenir creuse à chercher sa pitance,
Quand chaque coup de pelle en appelle un nouveau...
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